Archive : Image du mois de septembre 2024
La Mensa isiaca, ou table bembine, plaque de cuivre d’époque romaine, sur laquelle sont représentés la figure et les mystères d’Isis, ainsi que des divinités égyptiennes et une imitation de hiéroglyphes, fut redécouverte lors du sac de Rome en 1527.
Prise en 1797 à l’issue de la campagne d’Italie, elle fut transportée à Paris. Elle est déposée en germinal an 7 (1799) à la Bibliothèque alors impériale avant d’être rendue à la chute de Napoléon Ier.1
Cette table fut l’objet de l’examen des plus célèbres spécialistes de l’Antiquité qui cherchèrent à en comprendre le sens. La planche en couleurs reproduite pour cette image du mois est d’ailleurs issue de l’exemplaire du Lorenzo Pignoria, Vetustissimae tabulae aeneae sacris Aegyptiorum simulachris coelatae accurata explicatio, paru à Venise en 1605, ayant appartenu à l’érudit aixois et grand collectionneur Fabri de Peiresc. Pignoria produit la première étude circonstanciée permettant de rapprocher la plaque de monuments romains, la sortant de son attribution aux âges mythiques de la Création. Athanase Kircher s’y référa abondamment dans sa tentative de déchiffrement des hiéroglyphes.2
L’original, chef d’œuvre de l’art métallique antique, est désormais conservé au Museo Egizio de Turin sous le numéro d’inventaire Cat. 7155. Dans le cadre d’un partenariat avec le Getty Museum, l’artefact a connu une nouvelle actualité avec les analyses des matériaux.
Analyses
Journées Museo Egizio et Getty des 17-18 juillet 2023, The Mensa Isiaca under Review: Technical study and new interpretation sur YouTube
Susanne Gänsicke, Monica Ganio, Arlen Heginbotham, Douglas MacLennan, Jeff Maish, Johana Herrera, and Karen Trentelman, “Mensa Isiaca: New Findings on Its Composition, Construction, and History”, Rivista del Museo Egizio 7 (2023). DOI: 10.29353/rime.2023.4878
- Alexandre Lenoir, Nouvelle explication des hiéroglyphes, ou des anciennes allégories sacrées des égyptiens, Paris, 1809, tome II, p. X. [↩]
- Jean Winand, “Un Frankenstein sémiotique : les hiéroglyphes d’Athanase Kircher”, Signata 9 | 2018. [↩]
