Archive : image du mois de Janvier 2021. Les Ruines de Cyrène
Le plan des ruines de Cyrène fut copié en 1840 par Pagneau, ingénieur géographe du cadastre sur la publication des frères Beechey parue en 1828, Proceedings of the expedition to explore the northern coast of Africa. En 1821 et 1822, Frederick Beechey, officier de la marine britannique et le peintre, Henry, réalisèrent le premier relevé de tous les vestiges alors visibles.
À leur suite, de nombreux explorateurs passent par l’illustre cité, site archéologique majeur en Méditerranée, et publient leurs observations, tels les travaux de Jean-Raymond Pacho en 1824, salués par l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres et la Société de géographie (Relation d’un voyage dans la Marmarique, la Cyrénaïque et les oasis d’Audjelah et de Maradèh, 1827-1828, numérisé sur Gallica) ou encore l’ouvrage abondamment illustré de Robert Murdoch Smith et Edwin A. Porcher (History of the recent discoveries at Cyrene: made during an expedition to the Cyrenaica in 1860-61, under the auspices of Her Majesty’s Government, 1864, numérisé sur hathitrust).
Drachme en argent de Cyrène (?), au droit : Silphion à quatre branches; au revers : ΚΥΡΑ. Tête de Zeus-Ammon à droite, barbue, dans un grènetis rond, dans un carré incus. c. 480-435 avant J.-C., BnF Département des Monnaies médailles et antiques, Luynes.3654 (43-55-52) < 43 >
Le monnayage de Cyrène, fondamentalement grec, est ainsi révélateur d’une identité marquée par un environnement africain. Les représentations des divinités, la faune ou encore le motif du silphion, un végétal local aux vertus multiples hautement recherché dans le tout monde antique et dont Cyrène s’était arrogée le monopole de l’exploitation commerciale, illustrent un syncrétisme entre les usages grecs et l’univers cyrénéen1.
La ville est restée fameuse également suite à sa destruction en 365 apr. n. è. par un tremblement de terre et un raz-de-marée qui initient son déclin. Rapidement désertée, elle devient l’un des plus grands champs de ruines. Elle sombre dans l’oubli jusqu’à sa redécouverte et son identification en 1701-1708 par le consul de France à Tripoli, Claude Le Maire, racontée par le voyageur Paul Lucas en 1712.
Pour en savoir plus:
à suivre le 12 janvier 2021, la conférence du cycle “Trésors de Richelieu” par Morgan Belzic et Juliette Robain (INHA) La cité des morts, sur les pas des archéologues en Libye consacrée à la publication de Smith et Porcher sur leurs fouilles en Cyrénaïque, History of the Recent Discoveries at Cyrene. En raison des conditions sanitaires, cet événement ne peut avoir lieu en présence du public et sera diffusé sur la page Facebook de l’INHA le 12 janvier à 18h15
Sur le sujet:
- Dominique Frère et Elisabeth Dodinet, “Le silphium, plante merveilleuse mais disparue“, 2019, sur L’Antiquité à la BnF.
- Louise Detrez, “Conférence en ligne – Les trésors de la BnF en direct : La coupe d’Arcésilas“, 2020, sur la page Facebook de la BnF.
- Julien Olivier, “Les cultes, la faune et la flore: la monnaie comme support de l’identité civique des Cyrénéens”, dans Terre ! Escales mythiques en Méditerranée. Trésors de la BnF et collections marseillaises, 2020, p. 250-258.
- L’exposition virtuelle photographique Josef Koudelka. Ruines sur le site internet de la BnF.
- J. Olivier 2020. [↩]
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Vanessa Desclaux (1 janvier 2021). Les Ruines de Cyrène. L’Antiquité à la BnF. Consulté le 17 septembre 2024 à l’adresse https://doi.org/10.58079/b8p9